Chaque mois, retrouvez quelques uns des textes écrits par les participantes et participants de l’atelier d’écriture Ose écrire. Les textes sont publiés avec l’accord de leurs auteurs et autrices respectives.
Consigne : il y a 153 ans, le 28 mars 1871, la Commune de Paris était proclamée. En seulement deux mois de temps, presque toutes les avancées sociales et politiques du vingtième siècle étaient mises en place. Plusieurs chansons ont été écrites pour commémorer la Commune. La plus connue est Le temps des Cerises. L’Internationale est un texte d’Eugène Pottier, mis en musique par le compositeur belge Pierre Degeyter. Il l’a écrit pendant la répression qui a écrasé la Commune, lors de la Semaine Sanglante (du 21 au 28 mai 1871). Pottier a écrit un autre texte, Elle (la Commune) n’est pas morte !, dont j’ai choisi arbitrairement 8 mots et un groupe de mots. Je vous propose d’écrire un texte dans lequel vous allez placer ces 8 mots et ce groupe de mots. Le thème est libre. Singulier et pluriel sont indifférents.
Mots à placer : eau-forte, silence, barricade, tourbe, ambulance, calomnie, pomme, escorte, “Tout ça n’empêche pas…”
« Pourtant j’ai à peine dîné, ne cessait-elle de répéter au téléphone. Une petite tartine et une pomme ».
Il est vrai que depuis quelques temps Irène surveille son poids et calcule minutieusement les calories ingurgitées et dépensées.
Malgré les relations compliquées qu’elle entretient avec sa mère, Camille s’est précipitée à son chevet dans le silence de la nuit, avec pour escorte un mari bougon, à moitié endormi et maudissant cette belle-mère envahissante. En pénétrant dans l’appartement d’Irène, Camille a été incommodée par un parfum entêtant qui lui a rappelé l’odeur de tourbe que l’on brûlait dans la cheminée de l’auberge irlandaise où elle a séjourné cet hiver. En réalité, sa mère a pris la peine d’allumer une bougie parfumée dans une tentative désespérée de masquer des odeurs plus désagréables. En constatant la faiblesse d’Irène, Camille a pris peur évidemment. Et la barricade dressée entre les deux femmes depuis de nombreuses années s’est effondrée d’un seul coup.
« Oh maman a-t-elle seulement murmuré en lui prenant la main ».
Son mari, sortant de sa torpeur, a appelé les secours et ils ont tous deux suivi l’ambulance, roulant dans la nuit derrière la lumière de plus en plus lointaine du gyrophare. Maintenant ils se trouvent dans la salle d’attente des urgences de l’hôpital. Camille tente de maintenir l’angoisse à distance. Elle tourne les pages d’une revue artistique, sans la regarder vraiment. La reproduction d’une eau-forte de James Ensor attire néanmoins son attention. Des visages grimaçants semblent se moquer d’elle.
« Tout cela n’empêche rien, pense Camille, je ne pourrai pas oublier ce que maman a fait ».
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